Fallout 2 – Partie 6

La prochaine destination logique était la Fosse, une petite bourgade au sud est de Klamath qui me paraissait très prometteuse.
Depuis que nous avions quitté la Tribu de Sulik, nous parlions très peu, et la plupart du temps à propos de « zigouigouis » ou de « roploplos ». Ces mots n’étaient décidément pas dans le DLC (Dictionnaire du Langage Civilisé) que m’avait donné la Doyenne, et je n’osais en demander la signification à mon compagnon, ne voulant pas avouer mon ignorance.
Comme le disait notre très sage Chaman, accroupi devant son champs de chanvre : « tout vient à point à qui sait attendre ».
« Ah, nous arrivons », dis-je avec enthousiasme.

Je me rendis vite compte que la ville ne correspondait pas à mes espoirs quand j’arrêtai le premier passant, un homme noir de peau, crâne rasé et vêtu d’une chemise blanche.
« Bonjour monsieur, c’est bien La Fosse ici ?
-Ouais, ouais… T’aurais pas des pilules ? Y’m’faut des pilules… HAN y en a là-bas ! PILZ HERE§§ BOOOOOMEEEER… »
La population entière semblait quasi inerte, réagissant peu ou pas du tout à ce qui les entourait. Ils fumaient le même genre de cigarettes que notre Chaman, et semblaient avoir les narines enflées, peut être à force de se moucher, qui sait ?
A notre gauche, j’avisai un bâtiment portant un écriteau « No Loulou Allowed ».
Indignée, j’entrai pour aller demander des comptes au patron. C’était un casino.

« Madame, dis-je, je m’appelle Loulou (Être Élu) et j’exige une explication quant à votre pancarte.
-Ah, ça ! Ne vous en faites pas. C’est une vieille tradition de Casino. On raconte qu’un fléau s’abattit sur tous les casinos du sud, causant leur perte, et ce fléau se faisait appeler Loulou. Mais bon, c’est une légende, on n’y croit pas trop. La pancarte c’est juste un clin d’oeil.
-Vous salissez la mémoire de Sainte Loulou madame, elle nous a tous sauvés et mérite notre respect ! »

Une femme au pupilles dilatées s’approcha de moi.

« Moi j’ai entendu parler de cette histoire. Y parait que dans le temps, y avait un gars qui se faisait appeler le Maitre. Il avait plein de mutants à sa botte, mais quelqu’un les a vaincu. Y parait que tous les mutants ont fui, et y parait que certains sont venus ici. T’aurais pas une clope ? »

Quelqu’un avait entendu parler des exploits de Loulou et cela me fit très plaisir.
Mais j’avais quelques questions à poser à Betty, la gérante du casino.
Elle m’apprit que Vic, le marchand de Reliques que je cherchais avait été enlevé par la Guilde des Esclavagistes, ceux-là même qui détenaient sans doute la soeur de Sulik. Il y avait aussi cette histoire d’Abri dans le coin, mais elle n’en savait pas beaucoup.
Je sortis rapidement de cet endroit, respectant le second Commandement de Sainte Loulou :
« Des Casinos, tu te méfieras« .

Je continuai donc l’exploration de cette ville en ruine (j’avais de plus en plus l’impression que toutes les villes que je croiserais seraient en ruines d’ailleurs), et je me fis arrêter par un pauvre bougre quémandant quelque aide financière.

Me souvenant du troisième Commandement de Sainte Loulou, (« Aux Nécessiteux, tu ne casseras point les Genoux« ), je lui offris cinq dollars et commençai à lui lire le Livre de Loulou.
« T’aurais pas une dose plutôt ? » Hasarda t-il.
Cela entama quelque peu ma bonne humeur, mais je ne lui en voulus pas.
Un peu plus loin se trouvait une casse de voitures, avec une magnifique Delorean au beau milieu, le même modèle que j’avais déjà vu à Klamath.
Pour deux milles dollars et quelques babioles qu’il n’avait pas, le sympathique carrossier qui gérait l’affaire m’offrit de retaper l’engin…

« Il faudra juste que je répare ce petit impact au pare bris… BARREZ VOUS VITE !! V’LA LE TYPE DE CARGLASS !!
-AAAAAAAHH !!!
-Carglass répare, carglass remplace !! Carglass répare, carglass remp*BLAM*. »
C’était réglé, et j’étais aussi excitée qu’un jeune adolescent à qui on achète sa première voiture.

Je quittai le quartier pour me rendre à l’ouest de la ville, où il n’y avait pas grand chose de bien intéressant. J’avais bien dit à Sulik, « Mais non, les Esclavagistes c’est l’AUTRE ouest… » mais maintenant que nous étions là…
C’était un petit coin résidentiel, avec ses baies vitrées en morceau, ces gravas et odeurs de rats crevés, ses types défoncés… Tout pour plaire.
Je fouillai sans grande conviction les détritus qui composaient le mobilier des habitations sans trouver quoi que ce soit de réellement intéressant quand soudain…
Jamais plus je ne douterai de toi ô Sainte Loulou, tu veilles sur moi et je t’en remercie… Loué soit ton nom, louée sois-tu d’avoir placé sur mon chemin impie cet objet sacré qui jusqu’à présent me faisait défaut…
La Sainte Corde !!
http://www.clexanis.fr/akodo/tresor.wav

Revigorée, je marchais à présent d’un pas sûr et implacable, prête à abattre toute résistance se dressant devant moi.
La résistance en question se présenta sous la forme d’un petit enfant, comme j’en avais déjà croisé plein dans cette ville.
« Mon papa me bat et me force à jouer avec lui tous les soirs.
-He bien c’est mal, répondis-je, on ne devrait pas jouer quand on en a pas envie. »
Il me parla d’une dénommée Mamma, qui pourrait peut être s’occuper de lui.
Je le quittai en lui faisant la promesse d’aller lui parler, et nous retournâmes vers le Centre Ville.

Comme Sainte Loulou nous l’avait enseigné, je rentrais dans toutes les maisons comme si c’était chez moi en fouillant tout sur mon passage. Dans l’une d’entre elles se trouvait un petit gang, composé de deux charmants couples, dont un inter-racial. Je le signale car j’aime bien l’ouverture d’esprit.

« Bonjour, je m’appelle Loulou, je suis l’Être Élu et je cherche un JEK.
-Ça m’a l’air d’être un discours bien rôdé, me répondit-on.
-Oui je m’entraîne beaucoup. Alors ?
-Que dalle, mais y a une église bizarre à l’est. C’est bien gardé, et on aimerait bien savoir ce qu’il y a dedans.
-Mais c’est formidable ça, m’extasiai-je, peut être gardent-ils un JEK à l’intérieur ! Mais… Une église, dites-vous ?
-Ouais. »
Voilà qui était moins formidable. Car tel était le quatrième Commandement de Sainte Loulou :
« Des Cathédrales et Eglises, tu te méfieras aussi. »
Prudence était donc de mise.

Mais je n’avais pas terminé de visiter le coin, alors avant de m’aventurer vers l’est, j’entrai dans diverses échoppes et magasins.
L’une d’elles était tenue par un personnage sale et dégageant une odeur repoussante, et qui tenta qui plus est de me rouler.
« Qu’avez-vous à vendre monsieur ?
-Hé bien j’ai toutes sortes d’objets, notamment ce magnifique Dictionnaire du Langage Civilisé.
-C’est une honte monsieur, un DLC ça devrait être gratuit ! »

(ceci est un screen d’origine, le personnage étant dans ce dialogue aussi idiot que peut être Loulou) :

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